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Sofia, me voilà!

  • Photo du rédacteur: Marie Delagrave
    Marie Delagrave
  • il y a 2 jours
  • 6 min de lecture

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Je suis… excitée, fébrile. Touchée et… insécure.


Chronologie!

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Au début de l’été, stimulée par ma vidéo numérique Métavers I, j’ai poursuivi mes combinaisons de vues abstraites de maillages issus de la modélisation 3D. Les plans animés, générés par une caméra virtuelle en déplacement, sont ensuite combinés ou superposés, créant un univers graphique plutôt unique. …Les possibilités sont vraiment foisonnantes!


Je décrirais ma démarche comme une «promenade» dans les méandres de «paysages» topographiés par ordinateur. Dit autrement: j’agis comme une randonneuse qui collectionne les plus beaux panoramas (car ils ne le sont pas tous!) d’un sentier sans fin. Et à partir de cet échantillonnage de courtes séquences, qui sont un peu comme des «mots», je construis quelques «phrases» qui me plaisent. Mais ensuite? La «composition», elle, est stimulée par la musique.


Comme je l’ai déjà écrit: mon frère Éric Delagrave me permet de piger dans son abondante discographie. Cela dit, il n’est pas évident de trouver «la» bonne pièce qui me permettra de créer une synergie avec mes images. Pour Métavers II, j’ai hésité entre deux morceaux. Alors… j’ai créé deux versions: Pulsation et Virée! Ces deux vidéos partagent à 90 % le même matériel visuel. Et pourtant, je les considère bien différentes l’une de l’autre, tout en les appréciant toutes les deux. Je suis contente d’avoir osé cette expérience, qui permet de constater l’effet majeur de la musique sur la perception.

Les deux moutures sont beaucoup moins planantes que Métavers I, bien que le début de Virée (durée: 4:51) puisse laisser croire le contraire. Pulsation (3:18), elle, est nettement plus rythmée et se distingue par son entrain, qui incite à… taper du pied.


Je vous laisse juger.




Trois coups de coeur


Nous avions trois projets de voyage (deux au Québec, un à l’étranger) échelonnés entre la mi-juillet et la fin octobre. Sauf que des ennuis de santé (heureusement pas incurables) nous ont «confinés»:

  • à attendre un appel téléphonique pour une chirurgie (mon conjoint);

  • à cumuler des traitements en physiothérapie (moi).


Disons que le moral n’était pas top.


Trois activités ont toutefois titillé ma fibre artistique pendant cette période.



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Grâce à mes cours d’histoire de l’art, je connaissais un peu cette artiste française (1930-2002) associée au mouvement Nouveau Réalisme, reconnaissable par ses fameuses Nanas aux rondeurs voluptueuses et aux couleurs ludiques. L’exposition m’a permis de découvrir d’autres facettes de cette créatrice prolifique (dont le féminisme, l'écologie, l'anti-discrimination, la désinformation) et surtout: «la joie comme stratégie de résistance». Cette phrase m’a émue alors que nous vivons une époque si déprimante.


2) Hurtubise: Saisir le chaos au Grand Théâtre de Québec


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Il s’agit d’une expérience immersive créée par Normal Studio (basé à Montréal), présentée sous un dôme à 360 degrés. Le sujet? Les oeuvres de l’artiste visuel québécois Jacques Hurtubise (1939-2014). Je ne suis pas nécessairement une fan de ce peintre abstrait qui utilisait des couleurs plutôt fluorescentes. Mais! L’hommage qui lui est rendu (sur une musique originale de Hippie Hourra) m’a vraiment émerveillée. Je suis ressortie de la séance de 30 minutes avec un sourire ravi, effet qui a duré plusieurs heures.



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Si ce n’avait été du collègue François Mathieu, un sculpteur rencontré l’an dernier lors d’une formation, je ne serais probablement jamais allée à Saint-Pie-de-Guire, petite localité du Centre-du-Québec, à l’occasion de l’inauguration de deux nouvelles sculptures du parc Essarts. C’était la première fois que j’allais dans cette région. Je ne me doutais pas que, éloignée de la «civilisation culturelle», elle recelait un lieu aussi stimulant. J’y ai appris que le Mouvement Essarts, créé en 2000 par le couple d’artistes composé de Pierre Tessier et de Suzanne Ricard, est un organisme sans but lucratif qui, au fil des ans, a rassemblé plus de 50 sculptures monumentales créées par une quarantaine d’artistes provenant de 15 pays différents. Les oeuvres, figuratives ou abstraites, modernes, contemporaines ou plus traditionnelles, sont érigées le long de sentiers pédestres en milieu boisé. Et l’accès à ce parc, ouvert toute l’année (ça doit être chouette en raquettes!), est gratuit. Vraiment: chapeau bas! (Et bravo François pour cette nouvelle version de ta sculpture!)


Miroir aux alouettes


Si nous avions voyagé tel que prévu, je n’aurais pas eu le «loisir» de réfléchir à la diffusion de mes vidéos. Car c’est à cela que je me suis consacrée pendant les semaines où la douleur sciatique minait mes envies de création.


Comment pourrais-je bien être «vue», autrement que sur un écran d’ordinateur?


J’avais déjà eu vent de festivals de vidéo expérimentale et d’animation. J’ai demandé à l’intelligence artificielle de m’en faire une liste ciblant ceux qui correspondaient le mieux à mon type de travail. J'en ai obtenu une bonne douzaine (cela dit pas tous pertinents, désolée IA). Toutefois, je ne savais pas encore que l’univers de ces événements cinématographiques (il en existe des milliers - c’est fou! - à travers la planète) est comparable à... une jungle débridée plutôt qu’à un jardin soigné. Ainsi, le meilleur y côtoie aussi le pire.


C’est donc avec une grande naïveté que je me suis inscrite à la plateforme FilmFreeway, qui centralise la majorité des candidatures d'artistes et de leurs soumissions (il en coûte en moyenne entre 35 et 50$US par film; c’est très rarement gratuit). D’abord, j’ai été bombardée de sollicitations, auxquelles j’ai dû mettre un terme tellement ma boîte de courriels était envahie. Puis, il m'a fallu faire le tri, ne serait-ce que pour identifier les dates limites pour s’inscrire.


J’ai effectué une première soumission pour un festival à Vancouver (un événement au Canada, ça ne peut pas être vilain)… pour laquelle j’ai reçu une acceptation deux jours plus tard! Je n’en croyais pas mes yeux: ma vidéo Métavers II - Pulsation, sélectionnée? …Wow!


Puis, j’ai lu et relu le courriel. Quelque chose clochait, mais quoi?


J’ai transmis ma suspicion à l’IA Manus, qui a répondu: «Il semble que vous ayez affaire à ce qu'on appelle parfois un «festival de récompenses» (award mill) plutôt qu'à un festival de films traditionnel et compétitif. (…) Ces festivals fonctionnent souvent sur un modèle économique où le revenu principal provient des frais de soumission de centaines (voire de milliers) de cinéastes, à qui l'on donne un grand nombre de «sélections» et de «prix» pour les encourager à soumettre à nouveau ou à payer pour des services supplémentaires [comme une offre de couverture médiatique].»


Oh non!!!


Mon cas n'est pas unique. J’ai trouvé sur le web un article d’un cinéaste et producteur canadien qui décrit très bien le phénomène.

«Voici la dure réalité: les sites de soumission de films comme FilmFreeway sont le Far West des festivals de cinéma. Si de nombreux festivals fonctionnent avec intégrité, certains n'existent que pour capitaliser sur les ambitions des cinéastes.» — Gregg McLachlan

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L’auteur fournit de nombreux - et précieux! - critères et indices pour déceler les événements frauduleux (qui exploitent sans scrupule le besoin de reconnaissance des artistes) de ceux qui sont légitimes, crédibles et rigoureux.


Je remercie donc le ciel d’avoir eu l’instinct de me méfier aussi rapidement et d’avoir pu ainsi m’épargner de financer davantage ces miroirs aux alouettes!


Vrai que, l’ego meurtri, ça m’a pris quelque temps à m’en remettre. Mais mon désir de partager ma vision avec un public plus large a pris le dessus…


Dorénavant avertie des pièges potentiels, j’ai été encore plus vigilante dans ma sélection de festivals - ce qui ne veut pas dire que je ne serai plus jamais bernée; c'est le risque. Et voilà que, début novembre, l’organisme espagnol Punto y Raya (traduction littérale: point et ligne) m’annonce que ma candidature a été retenue pour la neuvième mouture de leur festival. Vraiment?!?


Question de ne pas m’emballer trop vite, j’ai fait refaire une vérification de la réputation de l’événement par l’IA Perplexity: «Excellente nouvelle pour votre sélection! Punto y Raya est effectivement un festival sérieux et très bien établi dans le milieu de l'art vidéo abstrait. Vous pouvez vous réjouir en toute confiance. (…) Le festival s'est imposé comme la référence mondiale pour l'art abstrait en mouvement (Abstract Art in Motion), célébrant les œuvres audiovisuelles dans leur forme la plus pure: forme, couleur, mouvement et son, sans représentation.»


Dans leur courriel, les organisateurs indiquent que: «This year we received over 600 eligible submissions from 37 countries, making the selection process both inspiring and highly competitive.» Le jury a retenu 99 propositions. Dont la mienne.


Alors, j’ai fini par me rendre à l’évidence: oui, ma vidéo Métavers II - Pulsation sera bel et bien projetée devant public, entre le 3 et le 7 décembre 2025! C’est bientôt! Et si le précédent festival Punto y Raya avait eu lieu à Lisbonne (Portugal), celui de cette année se tiendra à Sofia (Bulgarie).


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J’ai échangé quelques courriels avec l’organisation, basée à Barcelone. Le festival Punto y Raya, très ciblé, n'a pas l'envergure de Cannes, on s'entend là-dessus. Mais comme une telle expérience internationale n’est pas courante pour une artiste émergente senior comme moi, je viens - après quelques nuits de supputations, de pour et de contre! - de me décider.


Mon billet pour Sofia est acheté!!!


Je vivrai donc le festival de l’intérieur, à mes frais. La programmation des activités est assez bien remplie, ce qui, associé au décalage horaire et aux soirées qui se termineront au-delà de mon heure habituelle de coucher, constituera un défi personnel. Ajoutez à cela le fait que les organisateurs m'ont indiqué vouloir profiter de ma venue pour me permettre de présenter mon travail et de répondre aux questions après la projection. J’espère que l’accent (en anglais, j'imagine) des spectateurs bulgares et étrangers ne sera pas trop prononcé!!!


Ô palpitations dans l’estomac! Mais je devrais survivre. Quoi qu'il en soit, je vous raconterai...

Marie Delagrave


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